Depuis leur lancement en fin d’année dernière, Un Bout des Médias répond est partie prenante des Etats généraux de la presse indépendante (EGPI) : cette initiative réunissant plus de 100 médias, associations, syndicats et collectifs de journalistes est notamment à l’origine de 59 propositions d’évolution normative pour « libérer l’information ».
Après le succès de la réunion publique organisée le 30 novembre dernierà Paris - avec plus de 1000 participants ! -les EGPI ont entaméleur tour de France. Après de nombreux événements à Strasbourg, Vire, Bordeaux, c’est au tour de Marseille, Lyon,Toulouse, Nantes et prochainement Lille.
Un Bout des Médias a participé activement aux étapes de Marseille et de Lyon notamment via les interventions de nos bénévoles Ophélio Bouvier-Laribi et de Romary Daval
Retour sur l’étape de Marseille : protection des sources, paysage médiatique local et représentativité
C’est dans la salle de la Fabulerie à Marseille que 200 personnes sont venues assister le 25 janvier à la présentation des propositions des EGPI et aux deux tables rondes.
Ariane Lavrilleux a ouvert les discussions en faisant le récit de son interpellation et son séjour forcé à l’Evêché (l’hôtel de police de Marseille), pour ensuite aborder les propositions des EGPI sur la protection des sources.
De son côté, Meriem Bioud, de l’association Prenons la une, a parlé de ce qui sera un des fil rouge de la soirée : la représentativité dans les rédactions.
Pour Un Bout des Médias, notre bénévole Ophélio Bouvier-Laribi a présenté nos propositions de réforme et en particulier le droit d’agrément pour les rédactions.
La première table ronde a traité des enjeux de l’indépendance des médias dans le paysage marseillais, dominé par la presse quotidienne régionale et notamment La Provence. Sylvain Pignol représentant du syndicat SNJ à La Provence a évoqué l’histoire et les influences politiques sur ce quotidien mais aussi l’obtention du droit d’agrément du directeur de la publication.
Jean-Marie Leforestier, rédacteur en chef du journal d’investigation Marsactu (et dont Un Bout des Médias est actionnaire minoritaire depuis l’année dernières), a présenté la position de ce média indépendant et les pressions dont ils font parfois l’objet.
La dernière table ronde fut participative et donna au maximum la parole au public à travers le Crieur de rue. Elle avait démarré la veille sur la Canebière. Les passants étaient invités à discuter avec des journalistes et noter sur des feuilles une demande ou un commentaire sur le thème des médias, dont le recueil se poursuivit jusqu’à l’entrée de la salle.
Ce n’était pas l’unique thématique soulevée, mais le sujet de la représentativité apparaissait clairement : un grand nombre des personnes participantes ne se sentaient pas représentées dans les médias et se désintéressaient de l’information. Rémi Kenzo Pagès, représentant de l’Association des journalistes antiracistes et racisé.es et Baya Bellanger de l’Association La Chance se sont fait l’écho de cette problématique durant les échanges.
Vous pouvez réécouter la soirée sur Radio Galère, radio associative et militante sur Marseille depuis 1983.
A Lyon : indépendance des médias locaux, procès baillons, intimidations et modèles d’actionnariat alternatifs
C’est dans la salle complètement pleine du théâtre du Marché Gare dans le quartier Confluence que se déroula l’étape lyonnaise des EGPI. Sur scène, la compagnie de théâtre et de danse les Ecorcés qui a présenté sous forme de performances improvisées les propositions des EGPI.
La première table ronde fut consacrée à l’écosystème des médias à Lyon et les enjeux d’indépendance associés. Laure-Meriem Rouvier en a profité pour élargir le débat en mentionnant la reprise du journal Le Crestois (dans la Drôme voisine) par ses journalistes via une coopérative. Ce fut également l’occasion d’aborder les enjeux de la presse en milieu rural qui est souvent le seul moyen d’information local.
La deuxième table ronde, animée par Romary Daval (secrétaire général d’Un Bout des Médias), tenta de répondre à la question de comment Garantir l’indépendance des médias face aux pouvoirs locaux ?
Les trois débatteurs abordèrent le sujet des procès baillons qui touchent en particulier Médiacités. Eloïse Lebourg du média clermontois Mediacoop évoqua les menaces contre elle et sa famille par des groupes d’extrême droite à la suite d’une série d’articles.
Cette table ronde fut l’occasion de rappeler que la meilleure garantie d’indépendance de ces médias est leur structures actionnariale et leur financement qui mettent les journalistes en premier au commande de leur média. Les lecteurs ont aussi leur rôle à jouer à travers les abonnements, les dons ou, pour ce qui concerne Mediacités, la possibilité de prise de participation dans la Société des Amis, actionnaire du média.
Vous pouvez revoir la soirée publique sur la chaîne YouTube du FPL :